le 6 mai 2013
Appel de propositions conjoint pour des projets de R et D portant sur la fabrication de produits automobiles
le 22 février 2013
Le gouvernement du Canada investit avec l'industrie canadienne de l'automobile dans des projets novateurs de R et D
Il n'y a pas beaucoup de berlines, de véhicules utilitaires sport et de camionnettes électriques qui sortent des chaînes de montage : les gros véhicules électriques nécessitent des batteries et des moteurs plus gros, ce qui en accroît le poids et le coût de fabrication.
C'est un marché lucratif et inexploité que trois fournisseurs automobiles canadiens prévoient cibler énergiquement avec la nouvelle transmission à vitesses multiples qu'ils sont en train d'élaborer en partenariat avec des chercheurs de l'Université McGill. Cette technologie augmentera l'efficacité, la vitesse et l'autonomie des véhicules sans accroître la consommation d'énergie provenant de la batterie.
Le projet de trois ans a reçu un appui financier du Partenariat automobile du Canada afin de permettre aux chercheurs de combiner la technologie du moteur électrique de TM4 Systèmes électrodynamiques, située à Boucherville (Québec) et la transmission à vitesses multiples de Linamar Corp. — un fournisseur de Guelph (Ontario).
« Le partenariat avec Linamar axé sur l'élaboration d'un système intégré plus petit — transmissions, moteurs et circuits électroniques d'alimentation — nous permettra de développer un marché où nous pourrions devenir un chef de file », déclare Stéphane Poulin, vice-président, Ingénierie, chez TM4 qui produit actuellement un moteur électrique pour les voitures compactes électriques.
La nouvelle transmission donnera aux fabricants une longueur d'avance sur leurs concurrents et leur permettra de surmonter certains des principaux obstacles à la production de masse des véhicules électriques plus gros.
« L'équipe des partenaires industriels est très complémentaire. Il n'y a aucune concurrence. Tous ont le même but : produire une transmission électrique hautement efficace qui est suffisamment souple pour conquérir une plus grande part du marché automobile, ce qui en réduira les coûts de fabrication », ajoute Benoit Boulet, chercheur à l'Université McGill et chercheur principal du projet.
Une entreprise de Montréal, Infolytica Corp., fournira une expertise en simulation pour mettre au point le logiciel de la prochaine génération dont les partenaires ont besoin pour concevoir ces moteurs plus avancés.
Le nouveau système comporte plusieurs avantages concurrentiels. Comme le moteur sera plus petit, il y aura de la place pour installer une plus grosse batterie qui offrira une plus grande autonomie. La combinaison de ce moteur et d'une transmission à deux vitesses permettra aux fabricants automobiles de satisfaire à deux grands critères en matière de rendement : « un couple à bas régime afin de pouvoir accélérer après un arrêt et une vitesse maximale raisonnable d'environ 160 km à l'heure », de poursuivre M. Boulet.
Il est fréquent de trouver une transmission à vitesses multiples dans les véhicules à moteur à combustion, mais non dans les véhicules électriques actuels qui sont munis d'une transmission à une seule vitesse, ce qui réduit l'efficacité du moteur la plupart du temps.
« Il est important de réduire les coûts de fabrication, poursuit M. Poulin. Lorsque la boîte de vitesses contient plus d'une vitesse, il est possible de réduire la taille des circuits électroniques d'alimentation et du moteur et donc, le coût du système. »
Il y a deux ans, les chercheurs de l'Université McGill commençaient à travailler avec TM4 Systèmes électrodynamiques et Linamar Corp. à la création du premier prototype de la transmission à deux vitesses en utilisant un moteur de TM4. Les résultats des premiers essais montrent que le rendement du prototype est supérieur à celui de la transmission à une seule vitesse. Les chercheurs étudieront ensuite les transmissions à trois vitesses et les transmissions à variation continue (qui permettent de changer de vitesse sans changer l'engrenage), afin d'évaluer leur rendement.
« Il ne s'agit pas de travaux de recherche pure, précise M. Boulet. Les entreprises veulent lancer sur le marché la transmission électrique à deux vitesses dans environ trois ans. »