le 6 mai 2013
Appel de propositions conjoint pour des projets de R et D portant sur la fabrication de produits automobiles
le 22 février 2013 Le gouvernement du Canada investit avec l'industrie canadienne de l'automobile dans des projets novateurs de R et D
Quel rôle jouent les administrations municipales et les gouvernements provinciaux et fédéral dans le soutien de l'industrie automobile canadienne?
Voilà l'une des principales questions qui seront abordées dans le cadre d'une nouvelle étude multidisciplinaire du secteur automobile réalisée par une équipe de huit professeurs et de 52 stagiaires postdoctoraux et étudiants diplômés de la McMaster University, de la University of Toronto et de la Queen's University. Cette équipe collaborera avec Toyota Motor Manufacturing Canada (TMMC), Ford du Canada limitée, l'Association des fabricants de pièces d'automobile du Canada et le Syndicat canadien des travailleurs et travailleuses de l'automobile pour faire le portrait de l'industrie actuelle et déterminer quelles pratiques exemplaires élaborer pour la renforcer. Il s'agit de l'étude la plus importante et la plus complète de ce secteur réalisée depuis la publication, en 1985, du rapport de la Commission royale qui a mené, quatre ans plus tard, à l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).
Greig Mordue, directeur général chez TMMC, souligne que l'industrie ne demande pas au gouvernement de résoudre ses problèmes.
« Nous devons régler nos problèmes nous-mêmes — les entreprises et les gouvernements le savent, déclare M. Mordue. Nous devons plutôt nous demander ce que nous pouvons faire ensemble pour conserver une industrie prospère et dynamique. »
L'étude de cinq ans a reçu 2,1 millions de dollars du Partenariat automobile du Canada (PAC).
L'étude portera sur les politiques canadiennes et étrangères relatives à l'impôt, à la main-d'œuvre, à la formation, à l'environnement, à l'éducation et à l'innovation, ainsi que sur les stimulants à la recherche et développement et l'approvisionnement gouvernemental. Elle comportera la réalisation de multiples études de cas et d'entrevues pour collecter les opinions de 350 représentants de l'industrie, des travailleurs et du gouvernement. Des rapports trimestriels seront remis aux partenaires pour qu'ils puissent réagir au fur et à mesure que de nouvelles données seront disponibles.
« Nous ne sommes pas en train d'élaborer une stratégie industrielle pour le secteur automobile. Nous établirons plutôt les avantages comparatifs du Canada et la capacité de l'industrie automobile, notamment les futures tendances, et nous nous demanderons comment la politique publique peut contribuer à la croissance et à la compétitivité de l'industrie automobile canadienne », poursuit Charlotte Yates, chercheuse principale du projet et experte de l'industrie automobile et de la politique publique à la McMaster University.
Mme Yates souligne que des concurrents tels que la Chine, l'Allemagne et la Corée du Sud ont tous recours à la politique gouvernementale pour renforcer la compétitivité mondiale de leur industrie automobile et son potentiel de croissance économique. Même les États-Unis ont renoué avec cette stratégie dans la foulée de la crise financière de 2008 qui a mené deux gros fabricants automobiles de l'Amérique du Nord à se placer sous la protection de leurs créanciers.
« Si l'industrie subit un changement radical au cours des 20 prochaines années, de poursuivre Mme Yates, nous devons savoir comment il pourrait influer sur la chaîne d'approvisionnement automobile et sur les capacités futures, par exemple la formation. »
Le projet – la première étude de sciences sociales financée par le PAC – permettra aussi de former des douzaines de nouveaux chercheurs dans un secteur crucial pour l'économie qui souffre d'une pénurie d'experts universitaires canadiens.
« Il n'y a pas beaucoup de personnel hautement qualifié qui comprend les retombées économiques et sociales de l'industrie automobile, ajoute M. Mordue. Ce projet est un moyen de créer cette capacité. »